Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 23:00

 

Je tourne depuis plusieurs semaines autour de cet article...

 

Manque de temps, un peu... mais c'est un prétexte.

 

Culpabilité, aussi. Impression d'avoir "laissé tomber" la communauté de la blogo, qui m'a accueillie et soutenue quand j'en ai eu besoin. Ce n'était pas mon intention.

 

Juste que cette nouvelle vie ne correspondait pas à ce que je voulais donner à lire / déposer / délester sur ce blog.

Juste que j'espère que ma fille (ma fille... dingue...) aura plus tard du recul et une bonne dose de prudence quant à son exposition sur le net, et que je me vois mal initier cette discussion future en lui expliquant que j'ai raconté ses premiers mois/années sur mon blog sans lui demander son avis.

Juste que puisque je n'écris plus, je ne me sens plus "légitime" pour poster des commentaires chez les autres, toutes les autres même celles avec qui j'avais un lien "particulier" (je sais, j'ai tort... c'est le principe même de la culpabilité).

 

Mais.

 

Il faut bien conclure.

 

Et commencer par quelque part, la conclusion...

 

Il y a longtemps (c'était hier), j'ai écrit un article qui s'appelait  "Ma vie n'est pas ma vie".

Ça y est, ma vie est ma vie.

 

Ma vie, c'est de récupérer ma fille chaque soir avec l'impression que j'aurais mille choses à faire si seulement j'avais une heure libre, et avec la conviction que si j'avais une heure libre j'aurais envie de la passer avec elle.

 

Ma vie, c'est corriger mes copies après avoir couché mon enfant, et jusqu'à minuit s'il faut parce que je dois absolument les rendre le lendemain (chuis vraiment pas assez organisée je m'en sors pas faut que ça change!)


Ma vie, c'est calculer à qui je vais bien pouvoir fourguer ma petite pendant une heure (n'importe quand!) pour pouvoir enfin aller à la piscine.

 

 

Ma vie, c'est trouver que le ménage est vraiment négligé chez moi et me dire que j'ai raison de consacrer mon temps à mes enfants plutôt qu'à nettoyer.

 


Ma vie, c'est entendre mon enfant réclamer papi et mamie à grands cris parce que (visiblement) papa et maman sont vraiment trop chiants. (ça, je croyais que ce serait sympa mais en fait c'est vaguement très très désagréable en vrai, quand une furie de pas encore 2 ans hurle : "VEUX PAS DODO MAMAAAAAAN !! VEUX PAPI MAMIE DODO LIIIIIIIT !!" aux alentours de21h30...)


Ma vie, c'est éviter de faire de la musique après 20h parce que j'ai un enfants qui va au lit tôt. (et en plus à c't'heure là j'ai une montagne de copies à corriger)

 

Ma vie, c'est sentir, chaque soir ou presque, ma toute petite fille grande déjà qui cherche un coin de peau dans mon cou pour y déposer un, ou deux, ou trois mille bisous (environ).

 

Ma vie, c'est m'émerveiller à chaque mot nouveau, à chaque découverte, pour une veste enfilée en tenant fort longtemps longtemps longtemps la manche longue qui doit rester dessous ou pour un verbe spontanément conjugué au futur...

 

Ma vie, c'est rassurer chaque jour un Papa qui se croit, souvent, peu compétent.

 

Ma vie, c'est m'assurer que cette toute petite personne grandit libre et sans entrave.

 

Ma vie, c'est sourire, chanter dans ma voiture, me dire que mon métier c'est vraiment un chouette métier, que mes amis c'est vraiment des chouettes amis, que MonHomme c'est vraiment un chouette Homme.

 

Ma vie, c'est ne plus avoir de temps pour la musique et le regretter.

 

Ma vie, c'est ne pas savoir s'il y aura un deuxième bébé dans ma maison. Parce que MonHomme n'est pas sûr de vouloir, parce qu'il a eu (il a?) tant de mal à trouver sa place (pourtant tellement pile poil faite pour lui...), parce que, aussi, il a pansé moins vite que moi les plaies des 4 ans et demi d'attente.

 

Ma vie, c'est trouver un équilibre quotidien entre ma famille, mon métier, mes "loisirs"...

 

Ma vie, c'est distribuer des tracts pour un vide-poussette et refuser de les donner au hasard dans la rue, parce qu'il y a eu des années entières où j'aurais pleuré si j'avais trouvé ce genre de flyer sur mon pare-brise. Alors je vise uniquement les voitures à siège-auto, et j'engueule les copines qui ne font pas pareil (elles croient que c'est pour économiser les papiers, je les laisse croire)

 

Ma vie, c'est veiller à la délicate alchimie qui fabrique la relation entre une petite fille ultra-empathique et une grand-mère très, très (trop ?) en demande...

 

Ma vie, c'est découvrir un éléphant en papier cartonné décoré par deux petites mains maladroites, au fond du sac de la crèche juste en dessous du linge sale du jour. Et trouver ça absolument ravissant t'as vu t'as vu MonHomme ce qu'elle a fait elle est trop forte elle sera Artiste un jour !

 

Ma vie, c'est lutter contre le vent pour maintenir notre couple à flot, parce qu'il y a des moments compliqués, parfois...

 

Ma vie, c'est le rire de ma fille, en cascade, lorsque je menace de la "kidnapper" si elle n'obéit pas immédiatement à mon appel

 

Ma vie, c'est regarder une petite fille qui s'éloigne de nous sans hésiter, un jour de pique-nique, et que ça ressemble, non, que c'est exactementà  cette vie-là que je rêvais les jours d'infertilité.

 

Je pourrais continuer des pages et des pages.

 

Ma vie est ma vie, aucun doute là dessus.

 

Chaude, bousculée, palpitante (au sens "physique" du terme), passionnante.

 

 

 

 

 

Demain, il faudra que je vous dise aurevoir.

Ce n'est pas sans émotion, mais c'est une sorte d'évidence.

Dans ma vie, il n'y a plus Cami, juste mon autre prénom, que d'aucuns diraient mon "vrai" prénom.

Alors, à demain ?

Partager cet article
Repost0
26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 12:15

Barrez-vous les pubs !!

(et je vais essayer de revenir bientôt, moi)

Partager cet article
Repost0
6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 16:52

 

Lorsque le diagnostic d'Ovaires Poly-Kystiques a été posé par ma gynéco, j'ai fait comme tout le monde : j'ai gogolisé.

J'ai trouvé des infos : sur des sites médicaux "sérieux", des infos techniques sur le diagnostic, les étapes de traitement, etc. Rien de plus que ce que m'avait dit ma gynéco. J'ai du naviguer sur des blogs pour en savoir un peu plus, obtenir des infos que j'ai ensuite fait confirmer par ma gynéco, justement. La plupart étaient justes. (comme quoi, les blogs, c'est pas mal parfois) (et en plus ça m'a donné l'idée d'ouvrir le mien)

 

J'ai toujours eu une grande confiance dans ma gynéco PMA (même si, comme toutes les filles dont les tentatives échouent à répétition, j'ai été taquinée à moment donné par l'envie de changer de crèmerie, pour voir) (comme j'ai bien fait de ne pas le faire...). Elle a toujours répondu à mes questions, et lorsque j'ai osé l'interroger sur ses choix "tactiques" concernant nos traitements, ses réponses m'ont prouvé qu'elle avait envisagé toutes les pistes que j'avais trouvées sur le net mais dont elle ne m'avait jamais parlé. C'est un vrai, bon, médecin.

 

Mais.

 

Elle ne m'a jamais parlé des pathologies, ou même simples soucis, associés aux OPK. Je lui ai demandé de traiter mon infertilité, elle a traité mon infertilité (Avec succès, n'oublions pas !).

 

J'aurais aimé qu'elle prenne le temps de m'expliquer, du point de vue hormonal, ce qui clochait. Pourquoi j'avais des OPK, ou, si elle ne savait pas pourquoi, quels étaient les critères de diagnostic, quel était le pronosctic global (hors questions de fertilité, j'entends)

 

J'aurais aimé qu'elle me parle, un peu, de ce qu'il y a autour  des OPK (ouais je sais la formulation est douteuse... autour  des ovaires polykystiques il y a des kystes, je suis au courant et si tu lis cet article c'est que tu le sais aussi).

 

Par exemple, l'hyperpilosité. Ça en fait j'aurais bien aimé qu'on m'en parle vers 17 ou 18 ans, quand il est devenu clair que mon cycle menstruel était tout pourri et que moi, indépendament de ça, j'étais hyper-complexée par mes poils aux jambes (et ailleurs) que je trouvais très anormaux (et j'avais raison !). J'aurais aimé aussi qu'on en parle à ma mère, qui aurait peut-être renoncé à m'interdire formellement de m'épiler et de me raser car elle n'avait jamais eu besoin de le faire alors pourquoi je l'aurais fait, moi ?

 

Par exemple, la tendance au surpoids, voire à l'obésité. Parce que je me suis toujours sentie très coupable de mon surpoids (réel ou supposé), parce que je sentais bien qu'il y avait quelque chose qui clochait autour de ça (et pas seulement mon alimentation) mais que je ne pouvais le dire à personne parce que je redoutais qu'on me réponde que je me cherchais des excuses (OH ! que cet aveu est difficile... OH ! que j'aurais du m'écouter...).

 

Par exemple plein d'autres trucs pas sympas, que j'ai potassés pendant ma période PMA et que j'ai oubliés maintenant, car oui on oublie (mais pas tout).

 

 

 

Mais là, aujourd'hui, il y a une information que je trouve capitale et que je n'ai trouvée ni sur le net, ni chez un gynéco.

Elle m'a été donnée, il y a peu de temps, par une médecin naturopathe qui, en toute simplicité, a révolutionné mon rapport à mon alimentation et à mon poids.

 

La pathologie des OPK est associée à une modification du métabolisme des glucides.

Quand elle me l'a expliqué j'étais un peu sonnée, alors je n'ai pas tout bien retenu du point de vue technique : toi le scientifique qui passe par là, ne me reproche pas mon imprécision s'il te plaît (par contre si t'y connais et que tu veux apporter des précisions en commentaire, n'hésite pas).

En gros, les glucides sont transformés "directement" (ou au moins plus vite qu'il ne faudrait) en graisses. D'où la tendance au surpoids, et à l'obésité (CQFD...).

Le risque, à long terme, est l'apparition d'une insulinorésistance, et donc éventuellement d'un diabète.


YOUPI !!!!

 

En soi, ça fait flipper. D'ailleurs, j'ai commencé par faire l'autruche et ignorer cette histoire pendant quelques mois. Mais au rendez-vous suivant, elle est revenue à la charge. Et là j'ai compris que je tenais une explication à toute mon histoire de surpoids, de difficultés alimentaires, d'incompréhension, d'impuissance,de culpabilité...

J'ai pleuré longtemps dans le cabinet de cette dame qui venait de me faire comprendre que non, je n'étais pas une mauvaise fille qui était incapable de maigrir parce qu'elle n'avait pas assez de volonté.

Juste une fille qui avait une maladie.

Juste une maladie, bordel.

Juste une maladie.

Bordel.

Juste une révolution...

 

Et des solutions. Ça tient en deux conseils simples :

  • supprimer totalement tous les sucres ajoutés : tout ce qui est préparé avec du sucre (bonbons, gâteaux, patisseries, biscottes, confiture...), mais aussi pain et pâtes si elles ne sont pas complètes, miel... (est-ce que ce sont les "sucres simples" ?). Par contre on peut manger des fruits frais ou secs et des "sucres lents" à condition que ce soient des céréales complètes ou au minimum semi-complètes.
  • essayer de faire 1/2 heure de marche rapide par jour (pour savoir si c'est "assez rapide" : il faut avoir assez de souffle pour parler, mais pas pour chanter).

Deux remarques :

- Le premier a l'air difficile à tenir, mais si on a l'idée qu'on "se fait du mal" en mangeant quelque chose de sucré, ça aide beaucoup : on en a beaucoup moins envie !

- Ça a l'air de conseils "génériques" à toute personne qui veut maigrir... Sauf que la marche quotidienne, je l'ai fait longtemps, longtemps, et sans résultat. Sauf que pour un "rééquilibrage alimentaire" classique, on vous parle beaucoup des graisses, au moins autant que du sucre. Et que moi  la restriction de graisses et de sucres j'avais testé, mais je ne l'avais pas tenue longtemps : en fait je pense que j'avais déjà une alimentation normale, et que du coup en enlever c'était trop difficile à tenir. Que celui ou celle qui n'a pas d'OPK s'abstienne, s'il vous plaît, de commenter de façon peu réfléchie et éventuellement désobligeante.

 

 

J'ai arrêté tous les sucres ajoutés ou presque (pas le pain blanc... c'est compliqué pour moi, mais je vais peut-être m'y mettre car l'efficacité de la chose me motive). Le début a été difficile, mais au fur et à mesure ça devient plus naturel. J'ai moins envie de sucre, je me tourne spontanément vers le salé. J'ai eu un peu peur au début de compenser avec des trucs gras, mais j'ai décidé de ne pas me prendre la tête avec ça et de ne pas me restreindre par ailleurs (en restant raisonnable hein !).

 

C'était il y a 1 mois.

J'ai perdu 1 kg. Ce n'est pas spectaculaire, mais c'est un kilo avec lequel je luttais depuis plus d'un an, à coup de privations, frustrations, déceptions et auto-flagellations. Ce n'est pas spectaculaire, mais c'est une victoire colossale pour moi.

Je suis à 500g de mon poids avant grossesse, sur la pente descendante, et ça me fait un bien fou...

 

 

Voilà, c'est mon retour d'expérience sur cette histoire d'OPK et d'insulinorésistance.

J'aurais aimé trouver cette info il y a quelques années. Pour mon bien-être moral, et pour épargner à mon corps quelques années de sucre dangereux pour moi. Tout le temps où on sait est du temps gagné sur le diabète...

 

Je voulais faire un article court et factuel pour donner l'essentiel de l'info seulement, je n'y suis pas arrivée. Tout ça me touche de trop près, je ne sais rien enlever dans ce texte que je sais pourtant trop long.

Jespère n'avoir découragé personne de lire juqu'au moment intéresant.

J'espère qu'une personne, au moins, tirera un bénéfice de ce que j'ai posé ici.

 

 

PS : toi qui me lis pour la première fois, va voir s'il te plaît l'avertissement en bas de page. Juste au cas où. (et, peut-être, si tu me connais, abstiens-toi de lire le reste du blog ?)

Partager cet article
Repost0
19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 22:27

 

" Tiens, il est 8h."

 

 " Pfff... dire qu'elle est  qu'elle m'a que nous sommes réveillées depuis 5h..."

 

" Ah, MonHomme vient de se lever. Il a intérêt à assurer. Je m'en vais le faire culpabiliser négocier."

 

" Chouette, il gère pendant deux heures ! "

 

" Troooop bieeeen !! J'ai deux heures à moi !! "

 

" Alors d'abord, je vais dormir une demi-heure."

 

" Après je lancerai une lessive."

 

" Et puis je prendrai une douche corrigerai des copies."

 

 

Deux heures " à moi ", quoi...

 

Troooop bien.

 

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 21:23

Noël 2010 

Nous fuyons courageusement (1er degré) loin des fêtes familiales, pour quelques jours en amoureux heureux-tristes judicieusement placés entre le 24 et le 26 décembre. Nous dégustons du foie gras devant la mer Méditerranée, câlés dans ma vieille Clio.

 

 

Noël 2011

 Nous fêtons un Noël joyeux et sans arrière pensée entourés de nos familles dans notre nouvelle maison, avec une chambre vide au-dessus de nos têtes. Le soir, je fais la première injection de FIV 3.

 

 

Noël 2012

Nous fêtons Noël avec un bébé dans les bras. La chambre est enfin occupée, nous sommes épuisés, la vie est belle. Mais je n'ai pas l'énergie de chanter... et ma fille n'aime pas le "bruit".

 

 

Noël 2013

Mardi 24, 21h : Nous sommes chez les BP. Titona a du mal à s'endormir dans cette maison qu'elle connaît peu. Je la berce, j'en ai marre de lui chanter toujours les même chansons.

Et puis... Exhumée de je ne sais quelle réserve à souvenirs...

" C'est la belle nuit de Noël,

La neige étend son manteau blanc,

Na na na na na na na na,

Na na na na na na na na,

Na na na na na na na na naaaaaaaaaa na,

Na na na na na na na na.

Peuuuutit Paaapa Noëëëël,

Quand tu descendras du ciel...

etc etc"

À la fin de la chanson ma fille dormait. Et moi j'étais en larmes.

Cette année, j'ai chanté Petit Papa Noël à mon enfant.

J'ai chanté Petit Papa Noël à mon enfant.

J'ai chanté Petit Papa Noël à mon enfant.

J'ai chanté Petit Papa Noël à mon enfant.

 

Est-ce qu'un jour je trouverai ça "ordinaire" ?

 

 

Mercredi 25, 21h : Nous sommes dans la maison familiale de mon enfance, depuis longtemps désertée pour d'autres plus accueillantes lors des fêtes de famille. Mais cette année, peut-être parce que ce sera probablement le dernier Noël de ma vieille grand-mère, nous nous y sommes tous retrouvés.

Nous étions une grosse douzaine, entassés tant bien que mal dans la cuisine démunie de toutes ses chaises, enfuies dans la salle à manger. Les uns partageant plus ou moins équitablement les deux vieux fauteuils, quelques-uns assis par terre, d'autres sur des meubles ou sur le rebord du poële à bois.

Nous chantions.

Et au milieu de la cuisine, par terre, ma fille.

Et au milieu des chansons, qui jouait avec un petit chien en bois qu'un gentil Père Noël lui a porté, ma fille.

Et au milieu de cette chaleur, qui riait aux éclats quand elle posait son regard sur MonHomme ou sur moi, ma fille.

Je chantais, et je crois que je pleurais un peu.

Avec la pleine conscience d'avoir la chance immense de vivre enfin ce moment, que j'ai tant espéré.

Avec la pleine conscience d'être en train de fabriquer des souvenirs à mon enfant, de ces souvenirs qui me réchauffent depuis toujours, à moi.

Avec la pleine conscience de lui transmettre, à cet instant précis, une partie de ce qui fait mon identité, l'identité de notre couple, l'identité de ma famille.

Avec la pleine conscience d'avoir enfin quelqu'un à qui transmettre.

 

 

Est-ce qu'un jour je trouverai vraiment ça "ordinaire" ?

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2013 6 30 /11 /novembre /2013 21:21

 

Était-ce l'heure matinale ?

Était-ce la lumière particulière de ce petit matin froid ?

Était-ce la température polaire que je devinais derrière la vitre ?

 

Jeudi matin très tôt, alors que je veillais sur ma fille, assise sur le tapis de sa chambre, qui jouait à empiler des anneaux sur un mât en bois, je me suis soudain trouvée ailleurs.

 

 

Petit matin blème.

Froid.

Frissons.

Clac clac clac, mes talons sur le trottoir.

Mon manteau ramené au plus près de mon corps.

Espoir.

Fatigue.

Clac clac clac. Je la connais par coeur cette façade.

Après je pars bosser, faut pas traîner.

Clac clac clac. Qu'il est long ce trottoir.

Qu'elle est belle cette lumière d'hiver. (de printemps, d'été, d'automne...)

Qu'il est tôt, bordel.

En retard, déjà.

Clac clac clac. Allez, j'aurai pas à revenir le mois prochain.

Espoir.

Fatigue...

Clac clac clac. J'en ai ma claque de ces petits matins.

Fatigue.

Espoir.

Clac clac clac. J'espère que la gynéco sera à l'heure.

Clac clac clac. Je suis à l'hôpital.

 

 

BADABOUM !!!


Ma fille vient de bazarder sa pyramide en bois à l'autre bout de la chambre.

 

Ha ha ha !...

Partager cet article
Repost0
17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 08:39

 

C'était ce matin.

 

J'avais ma fille dans mes bras, ma petite fille pur garbure.

Elle riait aux éclats, sans que je sache pourquoi.

 

Au hasard d'un album acheté par MonHomme il y a quelques temps, je suis tombée sur ça :

 

 

 


 

 

 

Au bout de deux phrases, les larmes sont arrivées.

 

J'ai pleuré jusqu'au bout de la chanson.

 

Des larmes pour l'enfant que nous n'irons pas chercher au bout du monde...

Avec ma pur garbure dans les bras, qui continuait à rire aux éclats, qui me comble de bonheur.

 

Mais nous n'irons pas chercher d'enfant au bout du monde.

 

Voilà, c'est un bonheur immense, c'est un renoncement.

(Qui aurait-il été ? Qui aurions-nous été ? J'ai écrit la même chose ou presque, ici, il y a peu de temps... Tous ces enfants auxquels nous devons renoncer, nous les privés d'insouciance procréative...)

 

 

Et puis j'ai pensé très fort à WW, et à son petit du bout du monde, "bientôt".

WW, si tu passes par là, cette chanson est pour toi.

 

 

Et finalement c'est cette phrase qui me reste :

 

 

" Ce qui ressemble à un hasard

Souvent est un rendez-vous."

 

 

Visiblement nous n'avions pas rendez-vous avec un enfant du bout du monde.

 

Visiblement nous avions rendez-vous avec la petite fille qui sait rire aux éclats dans mes bras en jetant un regard étonné vers mes larmes.

 

Un rendez-vous merveilleux...

 

 

 

 

 

Mademoiselle l'aventure
Vous avez posé sans bruit
Roulé dans sa couverture
Un petit ange endormi
On arrivait de nulle part
On l'a serré contre nous
Ce qui ressemble au hasard
Souvent est un rendez-vous


Mademoiselle le mystère
Evanouie pour toujours
Vous serez toujours la mère
Nous serons toujours l'amour
C'est le livre qu'on partage
Et nous voilà réunis
Au matin de chaque page
On vous remercie


Vous avez l'âge où on s'amuse de tout de rien de son corps
Pas de témoin je présume juste la lune et encore
Et ce trésor cette colombe qui vous avait ralentie
Vous l'avez posée dans l'ombre et l'ombre vous a reprise


Cette petite âme blanche
Elle sera née deux fois
La première entre vos hanches
La seconde entre nos bras
La force que ça lui donne
C'est de l'éclat de diamant
On veut le dire à personne
A vous seulement


Vous qui avez l'âge où on s'amuse de tout de rien de son corps
Pas de témoin je présume juste la lune et encore
Et ce trésor cette colombe qui vous avait ralentie
Vous l'avez posée dans l'ombre et l'ombre vous a reprise


Vous êtes sûrement très belle
Comme ce petit miroir de vous
Qui s'endort contre mon aile
C'est tout ce que je sais de vous
Mademoiselle...

 

Francis Cabrel


Partager cet article
Repost0
10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 23:00

 

Comment ma fille a-t-elle fait pour tartiner de morve la cuisse gauche de mon pantalon entre le moment où je me suis habillée et le départ pour la crèche ?

 

Comment se fait-il que j'aie jeté un oeil sur ladite jambe gauche AVANT de monter dans la voiture ? (deux hypothèses : soit j'ai une chance monstrueuse, soit je regarde mon pantalon chaque jour sans même m'en apercevoir)

 

 

PS : Comment me protéger de la morve sournoise ?

 

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 22:23

 

Comment peut-on bousiller si fort un gamin qu'il vous explique à 14 ans qu'il a eu envie de se détruire, qu'à un moment donné "ça [lui] était égal de crever" , que de toutes façons il sait bien qu'il est minable ?

 

un gamin de 14 ans trouve-t-il la force extraordinaire de sortir seul de cette ornière ?

 

Et pourtant il l'a trouvée...

 

 

Est-ce parce que je suis maman ?

Jamais les confidences d'un élève ne m'avaient bouleversée à ce point... Jamais non plus je n'avais eu envie d'en prendre un dans les bras comme j'en ai eu envie tout à l'heure pour celui-là (qui pourtant n'a rien, mais alors rien d'un nounours...)(plutôt genre hérisson, vous voyez)

 

 

Et ce soir en rentrant chez moi, j'ai pris ma fille dans mes bras et je l'ai étouffée un peu en priant très fort tous les dieux auxquels je ne crois pas pour que jamais, jamais elle n'ait à vivre ce qu'il vit.

 

PS : Comment l'en protéger ???...

Partager cet article
Repost0
3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 21:00

 

Je viens de m'offrir (et de me faire offrir par MonHomme, qui a pris en charge intégralement notre Titona) un week-end de musique.

 

Deux jours et demi rien que pour moi, loin d'un quotidien qui, bien que merveilleux, est parfois pesant.

Retrouvailles bienvenues avec mon instrument quelque peu délaissé (pléonasme) depuis un an...

 

 

De la musique à gogo évidemment, un groupe de musiciens devenus des copains au fil des week-ends musicaux, de la chaleur, de la bonne humeur, un peu de fatigue, un peu de vin rouge et un fou-rire irrépressible.

 

Et le prof, que je connais bien, qui me dit " Ça me fait plaisir de te voir rire comme ça Cami ! ".

 

Cette réflexion m'a déstabilisée... pourquoi était-il étonné de me voir rire ? Ce n'est pourtant pas si inhabituel...

Puis je me suis souvenue.

 

J'ai fait la connaissance de F., et de presque tous les autres stagiaires, un week-end de juin 2009.

C'est ce samedi soir-là, dans une pièce qui ne fermait pas à clé au premier étage d'une maison remplie d'inconnus, que j'ai fait ma première injection d'ovitrelle.

Le lundi matin, c'était IAC 1.

 

Ces gens ne m'ont connue que dans la galère.

Ces gens ne m'ont connue qu'éteinte.

 

Ces gens ne m'avaient jamais entendue rire aux éclats...

 

Ces gens qui me cotoient depuis des années, avec qui j'ai tissé de véritables liens amicaux, ces gens ne me connaissaient pas...

 

 

 

 

Et aussi.

 

 

 

De la musique, hier soir.

Le même musicien, la même musique qu'en juin 2009, et aussi qu'en juin 2010.

 

Le souvenir de ce samedi soir de juin 2010.

De ces larmes...

 

Ce soir-là, en retrouvant cette musique que j'avais découverte pile un an auparavant, l'émotion m'avait submergée...

 

Un an, et rien n'avait bougé.

Un an et IAC 1, IAC 2, IAC 3, IAC 4, IAC 5.

Un an et le seul changement était l'éclat de mes yeux, je le savais déjà.

Un an et un océan de larmes à écluser...

 

Ce soir-là j'ai pleuré, pleuré, pleuré, en écoutant cette musique qui me ramenait un an en arrière avec seulement des échecs pour rythmer ces douze mois.

Je me suis isolée pour laisser aller des larmes sans sanglots, juste un flot continu de chagrin qui devait s'écouler.

Ça a duré longtemps, longtemps.

Puis je suis revenue avec les autres, apaisée, un peu.

 

Hier soir, dans cette même musique, mes yeux se sont mouillés à nouveau au souvenir de ces vieilles larmes.

Hier soir je me suis souvenue de la Cami d'il y a trois ans. Cami embourbée dans l'infertilité, dans l'attente, dans les chagrins, dans l'incertitude du quand et du comment.

Hier soir, j'ai ressenti une com-passion immense pour la Cami de juin 2010.

 

Hier soir, j'aurais voulu avoir le pouvoir d'aller faire un tour en 2010. 

 

J'aurais pris la main de la Cami d'alors.

Je lui aurais chuchotté à l'oreille que tout ça n'était pas vain.

Je lui aurais dit que l'incertitude aurait une fin heureuse.

Je lui aurais dit qu'un jour elle serait maman.

Je lui aurais dit que ses yeux retrouveraient leur lumière, je lui aurais dit que bientôt elle rirait aux éclats.

Je lui aurais tenu la main longtemps, aussi longtemps que nécessaire.

J'aurais attendu que le flot de larmes se tarisse, puis je l'aurais laissée revenir vers ses amis, apaisée.

 

 

 

  Mais après tout...

 

Qui sait si, ce soir-là, quelqu'un ne me tenait pas la main ?

 

 

( Et d'où me venait cette certitude absolue, qui ne m'a jamais quittée, que je serais maman un jour ? )

Partager cet article
Repost0

???

  • : Sur notre chemin...
  • : Sur notre chemin, la PMA, parce que notre bébé ne viendra pas sans l'aide d'une troupe de magiciens professionnels.
  • Contact

Nos sentiers déjà battus :

2001 : rencontre avec MonHomme, début d'un bel amour...

2005 ou à peu près : MonHomme veut une maison à nous, un bébé, peut-être même un mariage ?

2005 à 2007 : je freine, j'hésite, peur du grand saut... peur de moi-même, au fond

2007 : arrêt de pilule : je n'ai plus (trop) peur

2008, début 2009 : cycles aléatoires, thermomètre, Clomid, Hunher et autres joyeusetés font notre quotidien

mai 2009 à juin 2010 : 5 IAC, avec pauses plus ou moins longues, pas le moindre +

septembre 2010 : FIV 1, négative (mais 9 "bons" embryons, dont 7 congelés) (Chapi et Chapo)

novembre 2010 : TEC 1.1 négatif (Tic et Tac)

janvier 2011 : TEC 1.2 négatif, fin de FIV 1 (Zorro)

mars 2011 : FIV2 négative (Tom-Tom et Nana), 7 congelés

juin 2011 : TEC 2.1 négatif (les Trois Mousquetaires)

août 2011 : mariage, journée inoubliable !

sept/octobre 2011 : TEC 2.2 négatif, fin de FIV 2 (Nicolas et Pimprenelle)

janvier/février 2012 : FIV 3 : 5 embryons, 3 tranférés (sans petit nom)

6 février 2012 : PDS à 56 !!!!!!!!!

9 février 2012 : 103

20 février 2012 : écho 1 : un embryon comme il faut, là où il faut, mais trop tôt pour l'activité cardiaque : c'est notre tortue  à nous !

25 février 2012 : écho 2 : la tortue a une activité cardiaque

14 mars 2012 : écho 3 (9 SA + 1) : tout va bien !

Vocabulaire