Devinez quoi ?

Laurence Pernoud, elle a écrit un autre livre (enfin peut-être plein d'autres, mais il y en a un qui est la suite de "J'attends un enfant" (cf ici, pour celles qui auraient la mémoire courte))

Ça s'appelle "J'élève mon enfant".

Devinez quoi ?

Là, j'entends d'ici quelques "Nooooooooon ???!!!" incrédules...

HÉ BÉ OUI !!!!

Ma mère, elle a acheté "J'élève mon enfant".

Et me l'a annoncé fièrement. Je vous jure, il y avait quelque chose de spécial quand elle me l'a dit. J'ai du mal à déterminer si c'était de la fierté ou du défi.

- Tu sais, je me suis acheté le bouquin de Pernoud, "J'élève mon enfant"

(notez SVP le possessif, je me suis acheté)

- ...

- Tu dis rien ?

- Non, je dis rien .

- Non mais, tu dis rien ?

- Bon, je dis... je trouve que c'est étrange que tu achètes ces bouquins. Je trouve que ça révèle peut-être un souci de positionnement par rapport à mon enfant. Peut-être que tu devrais y réfléchir.

(notez SVP la modération de ma phrase, l'absence d'animosité : on dirait une phrase tout droit sortie d'un bouquin de psycho, et pourtant je vous jure que j'ai vraiment dit ça, avec ces mots-là)

S'en est suivie une discussion passablement délicate et probablement inutile, sur les thèmes :

• " Tu me reproches de vouloir élever ton enfant à ta place, de vouloir te prendre ton enfant, tu as un problème avec ça, tu es injuste comme toujours " avec pour réponse " Je n'ai pas dit ça, je dis que tu ne sais pas où te positionner. Ce n'est pas un problème pour moi ni pour ma fille mais pour toi. Si je sentais que tu voulais me prendre mon enfant crois moi je te le dirais explicitement et je te mettrais à distance vigoureusement : tu pourrais pas le râter"
• " Tu ne sais pas parler tranquillement, tu me fais toujours des reproches vachement violents, tes mots sont insupportablement agressifs " avec pour réponse " ... " (rapport à ma phrase de départ que je trouvais exemplaire, franchement je sais pas faire mieux)
• " Tu m'as toujours vue comme une caricature extrème de mère intrusive " avec pour réponse " Ça fait 20 ans que tu me reproches ça, au début je l'ai cru puis j'ai compris que ce n'est pas vrai et maintenant ça fait 15 ans que j'essaye en vain de t'expliquer que ce n'est pas le cas : je renonce".
• Larmes."Je trouve que c'est normal que quand on devient grand-mère (pour toi) ou mère (pour moi), on ait besoin de réajuster les positionnements, les relations. C'est pas un drame, on en passe par là comme tout le monde, on est dans une phase normale d'une relation mère-fille toi et moi " (un chouïa hypocrite sur la fin de la phrase, mais bon... faut bien faire des concessions) (euh, un peu énorme le chouïa, avec le recul...)
• " Dis moi exactement ce que tu attends de moi car je ne sais jamais ce que je dois faire ", avec pour réponse " C'est impossible, nous sommes trop différentes pour que j'anticipe tout ce tu voudrais faire donc je te dis les choses qui me dérangent au fur et à mesure."
• " Nous sommes des étrangères, nous ne nous connaissons pas " avec pour réponse (désabusée) " Non, nous sommes simplement des personnes différentes..."

Le plus con dans l'histoire, c'est que je suis convaincue que cette discussion n'aura absolument pas fait avancer le schmilblick...

Après le bavoir simple à scratch (oui, j'ai compris : le scratch c'est le  MAL , c'est l'ennemi absolu de la ménagère fatiguée qui remplit sa machine à laver quand elle a la tête dans le cul, ce que je serai bientôt) :

... nous passons au bavoir de luxe, sans scratch mais avec tâche pré-incorporée.

recto

  verso

(ou l'inverse ?)

En fait le plus long, c'est de coudre solidement les tâches.

(Et oui, ma fille régurgitera bleu, parce que c'est déjà une artiste et qu'elle a le sens de la couleur (que le bleu ça va bien avec le vert), en plus de savoir danser quand je lui fais de la musique)

Amies couturières, ceci est une mise en garde.

Vous avez certainement chez vous un truc qui ressemble à ça :

Pour les non-couturières, c'est un genre de petit coussin où on plante éplingles et aiguilles, parce qu'aller les chercher dans une boîte est très vite galère.

Peut-être avez-vous aussi un animal domestique ? Quoiqu'il faudrait peut-être préciser : je pense qu'un chat n'est pas assez stupide pour faire ce genre de choses. Par contre, un chien ou un enfant, oui.

Donc, je vous raconte.

Lundi, j'ai descendu dans ma salle à manger mon coussin à aiguilles pour marquer l'ourlet de mes rideaux.

Mardi, rien.

Hier, je suis allée à ma préparation à l'acccouchement : compte tenu de l'éloignement de la maternité, ça me fait partir à 8h pour revenir à midi passé.

À mon retour, ma fauve (7 mois et demi, donc) me fait la fête habituelle, réclame caresses et jeu comme d'habitude, proteste quand je vais préparer mon repas comme d'habitude. Alors que je m'interroge devant mon frigo, elle vient me solliciter, toute fière, un truc dans la gueule. Genre "Vois si c'est chouette ce que j'ai trouvé !" (il y a peu, elle m'a fait le coup avec 5 ou 6 billets de 20€ : MimiChat avait ouvert la "boîte à sous", et la fauve s'était servie... elle était vraiment fière de me les apporter).

Je m'apprête à l'engueuler, comme d'habitude, lorsque je reconnais mon coussin à aiguilles. Vide, ou presque : sur la quinzaine que j'y laisse d'habitude, il en restait deux.

Gloups.

Gloups gloups gloups...

Elle a du sentir qu'il y avait un bug, parce que, même sans se faire engueuler (j'étais... comment dire... un peu sous le choc, quoi, à imaginer les dégâts que peuvent faire des aiguilles dans le système digestif d'un animal), elle s'est couchée par terre avec l'air le plus confus du monde et y est restée un bon quart d'heure. Ce qui n'a pas manqué de m'inquiéter, car c'est totalement inhabituel : et si elle avait une hémorragie interne, qui provoque cet abattement anormal ??

Bref, ma chienne a bouffé 7 aiguilles dont une avec fil (un chien peut donc vraiment avaler des aiguilles sans que ça ne lui fasse suffisament mal pour le dissuader de continuer, faut être con quand même), le véto a du lui ouvrir l'estomac pour les récupérer et elle est condamnée à rester chez lui jusqu'à samedi.

Ce matin, quand j'ai appelé pour avoir des nouvelles (elle va bien), le véto plutôt jouasse s'est exclamé :

"Ah ben oui, cette nuit le chien le plus stupide de l'ouest a bouffé sa perf !!"

À quoi j'ai répondu, histoire de défendre ma débile préférée :

"S'il vous plaît ! le chien le plus stupide du SUD-ouest !!"

Conclusions :

• Nous envisageons de la rebaptiser Rantanplette (il doit s'agir d'une malédiction familiale : la moitié du village surnomme déjà "Rantanplan" le chien de mon père...)
• Couturières, rangez bien vos coussins à aiguilles !

L'an passé, la veille de la rentrée, j'écrivais ça.

Cette année, point de rentrée pour moi. J'ai un peu de mal à m'y faire, dans ma tête.

Alors hier j'ai travaillé autrement, en pensant à ma non-rentrée.

J'ai terminé ça (et j'en suis ultra-fière).

Et puis, en matière de récréation avant d'attaquer le bricolage pour adapter les rideaux qu'on a achetés pour le séjour, j'ai cousu ça.

Comme décidément je manque de modestie, j'ose dire que j'aime bien aussi bien que ce soit ultra-simple (en look, et à fabriquer).

Au fait, les mamans : il en faut combien de bavoirs, pour un bébé moyen ? (oué, Nell, s'il existe des moyennes variables, il doit bien exister des bébés moyens !)

Bonne rentrée aux rentreuses !!!

22h08, je lance la baballe de la fauve dans mon jardin, elle court après avec un enthousiasme digne des JO, j'en profite pour regarder le ciel.

Une étoile filante.

Le genre d'étoile filante parfaite : extraordinairement scintillante, pas trop rapide, juste magique.

Vite, un voeu !

?

??

?????

Je n'en trouve pas...

Ça me stupéfie.

Depuis des années, au mois d'août, je regarde le ciel en guettant les étoiles filantes. Juste histoire de formuler LE voeu, histoire de mettre un peu de poésie dans ce merdier sans nom, un peu d'enfance, histoire de restaurer un peu de rêve.

C'était la plus belle étoile filante qu'il m'ait été donné de voir (et Dieu sait qu'on en a fait, des concours d'étoiles filantes, avec mon frère...), et je n'avais pas de voeu à lui offrir.

Même pas un voeu pour ma bébée, ou pour mon accouchement, ou rien du tout.

Aujourd'hui, ce soir, ma vie est exactement comme elle doit être, je n'ai rien à demander de plus...

Au dernier instant, juste avant qu'elle ne s'éteigne (je vous assure, cette étoile filante-là avait une beauté fascinante), j'ai lancé un voeu pour Copine. De justesse.

J'espère qu'elle l'a reçu à temps.