J'ai passé la semaine dernière " hors espoir ". Bizarre autant qu'étrange... une espèce d'indifférence au résultat.
Bon.
Je ne suis pas allée chercher midi à quatorze heures et j'ai pris cette indifférence comme elle venait. (Mais au fond de moi je pensais bien que c'était une protection. Ou pas... tout ça se transforme tellement en routine qu'il devient difficile d'imaginer une issue différente de celle des tentatives précédentes.)
Hier, j'ai vu une médecin naturopathe (vous savez, celle qui m'avait dit que " c'est bien, vous n'êtes pas trop maigre pour une FIV ").
Elle dit pouvoir m'aider : à réguler les messages hormonaux, à améliorer mon état général pour que l'énergie dont je dispose soit utilisée pour la bonne cause, " parce que vous savez, il en faut de l'énergie pour faire un bébé ! "
Heu, oui, je crois que je sais...
Je suis sortie de là avec des conseils alimentaires ( les pmettes devraient toutes sacrifier au rite des omégas 3, semble-t-il ), un peu d'homéopathie, du magnésium (j'ai échoué au test du coup de marteau sur la joue, visiblemment), des levures pour ma flore intestinale, et... deux mixtures immondes à base d'ortie et de houblon pour la première (vous imaginez un truc beurk ? ben c'est pire !!), et d'artichaut, radis noir et chardon pour la seconde (encore plus pire que l'autre) : le tout pour détoxifier mon foie, épuisé par tous les traitements infligés à mon pauvre organisme.
Désormais, le matin c'est :
- 1 comprimé d'acide folique
- 1 aspégic nourrisson
- 1 comprimé de levures
- 2 comprimés d'omégas 3
- 2 comprimés de magnésium
- 1 cuillère à café de beurk
- 2 cuillères à café de super-beurk
Finalement, Utro-crado, c'était sympa comme médication..
Dire qu'il y en a qui font des bébés en faisant l'amour le dimanche matin...
(Oui, je sais, j'ai déjà écrit ça. Mais au fur et à mesure que le temps passe ça me semble de plus en plus incroyable)
Et puis aujourd'hui, je suis allée voir mon acupuncteur.
Toujours très distant, cet homme. Mais super-compétent d'après mes nombreuses sources (dont la dame ci-dessus, que je vous rappelle que je l'aime, celle femme-là, rapport à sa petite phrase magique), donc je lui pardonne sa froideur.
Alors voilà.
À chaque fois que je vais le voir, il commence le rendez-vous en posant un doigt sur chacun de mes poignets pour "sentir les énergies", si j'ai bien compris.
Et à chaque fois que je vais le voir après un transfert, je me demande si il sent si ça a marché ou pas. Et à chaque fois, je me sens totalement ridicule de me demander ça, comme si je me croyais que cet homme avait des super-pouvoirs, quoi, un truc dans ce genre.
Aujourd'hui encore ça n'a pas loupé : j'ai observé attentivement son expression pendant qu'il tâtait mes poignets : rien, comme d'habitude.
Sauf que.
Après la séance, d'habitude, il me dit un truc du genre : " Si ça n'a pas marché vous me rappelez alors, hein ? ".
Et là il m'a dit : " Bon, si ça marche vous me rappelez dans trois semaines. De toutes façons, c'est dans les cinq premières semaines que ça se gagne, ces affaires-là. "
En souriant.
Il a souri.
En me disant une phrase qui commençait par " Si ça marche ".
Alors voilà.
Je crois que mon acupuncteur a des super-pouvoirs.
Je crois qu'il sait que ça a marché.
Je crois qu'il ne veut pas me le dire clairement au cas où.
Je crois que je ne devrais pas croire ça.
Je crois que j'imagine, je crois qu'il n'a rien voulu dire, je crois que je fabrique de l'espoir à partir de rien.
Je crois que ça y est, j'espère vraiment.
Je crois que je suis désormais capable d'espérer un résultat positif lundi soir.
Jusqu'à la phrase fatidique, je n'avais pas peur.